Un mur qui dit tous les murs.
"Do et moi, nous sommes comme les deux faces d'une même pièce. Quand il voit vert, je vois rouge. Quand il rit jaune, je ris bleu. Quand il dit blanc, je dis noir. Presque semblables. Si différents. Tous les matins, nous nous retrouvons. Tous les soirs, nous nous quittons. Et entre les deux, nous sommes amis. À la vie, à la mort.
Jamais nous ne nous disputons. Sauf aujourd'hui. Je sais à peine pourquoi je lui crie : "Tu n'es plus mon ami !" Il tourne à gauche, et moi à droite. Ce n'est pas grave. Nous nous réconcilierons demain.
Mais, cette nuit, quelque chose me réveille..."
Cette nuit-là, la grande histoire, celle que l'on apprend dans les livres, entre en collision avec la vie ordinaire d'un enfant comme il y en a tant, ici, ailleurs, partout dans le monde. Elle va se dresser entre son meilleur ami et lui sous la forme d'un mur de béton construit sous ses fenêtres et qui coupe sa ville en deux. Mais il y a ces mots qui résonnent, entêtants, "Tu n'es plus mon ami !", et les élèves qui ne reviennent pas en classe le lendemain. Puis la vie, hésitante, reprend son cours, l'oubli vient soulager les cœurs déchirés, chacun s'habitue à la présence froide du mur. Jusqu'à ce qu'un soir, le garçon décide de franchir ce bourrelet de béton pour retrouver son ami...
Un album indélébile, qui habitera longtemps le lecteur après qu'il l'aura refermé.